mardi 17 septembre 2013

Quand la liberté (de choix) devient contrainte (du système)


Loin de moi la volonté d'entrer dans le faux piège tendu par le gouvernement : orienter les débats vers la question de l'avortement - plus polarisante et moins débattue dans la société - pour détourner l'attention de la marche en avant du "changement de civilisation" promu comme seule ligne politique intangible du chef de l'Etat.
Cependant, il est des jours où on tombe des nues tant le discours politique est cru, sans même une once de fard pour cacher sa laideur.
Le Salon beige  publie la réponse du Ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine à la question écrite n° 3855 de Roland Courteau (Sénateur PS - Aude) . Autant la question que la réponse relèvent d'une idéologie si bien établie qu'elle ne peut connaître de vergogne. Et tout cela montre à nouveau un visage de l'idéologie dominante qui brise la liberté de conscience.
Le sénateur évoque des "échecs", des "drames" et des milliers d'IVG dus au manque de contraception et à la difficulté pour avorter en France. Selon lui, la grossesse des jeunes femmes mineures ne doit être vues que sous un angle négatif et n'a pour seule réponse qu'avortement en absence de la contraception. On voit déjà que le discours s'enferme dans une seule conception de la réponse politique à apporter aux jeunes femmes enceintes. De plus, l'élu insiste en donnant le socle sur lequel il s'appuie : c'est la loi elle-même qui demande de prévenir ces "drames" ; il en va de la responsabilité des pouvoirs publics et de la garantie des droits fondamentaux des femmes. Personne ne peut nier qu'une grossesse avant d'avoir une situation établie met la future mère dans une situation difficile ; mais difficile ne veut pas dire infranchissable, ou tout du moins limitée à une option dans le choix à faire... Mais, le sénateur n'invente rien : la réponse unique -  idéologique - est portée par la loi, établie et garantie par les gouvernements tant de gauche que de droite qui valorise la réponse libérale,et  ne supporte pas de contradiction : la liberté (de choix) devient contrainte (du système). (1)

Et puis vient le coup de grâce : le ministre Touraine expose ses vues. Pour elle, il y a beaucoup d'avancées : la contraception est gratuite pour les mineures, sans réel regard médical (pas besoin d'ordonnance valide pour gober la pilule avant 18 ans) ; de l'information est en permanence faite à ce sujet. Mais, les regrets pleuvent : il reste "une méconnaissance des corps" et des "idées reçues lourdes de conséquences quant au risque de grossesse non désirée". là, on entre dans le flou : quelle méconnaissance des corps ? M. Touraine, voudrait-elle expliquait aux jeunes que dès la conception, l'embryon et le foetus est une personne humaine en devenir ? Que son héritage génétique est déjà établi ? Que l'union d'un homme et d'une femme est faite pour donner naissance ? Et puis, quelles sont ces "idées reçues" ? Viendraient-elles d'en dehors de l'école et des associations validées Education antionale ? De la famille ? Sont -elles alors toutes a priori néfastes ? Peut-on apprendre la sexualité des corps en dehors des cadres donnés par l'institution ? Pour terminer, le ministre rappelle les difficulté de l'éducation sexuelle à l'école : matérielles mais aussi liées à "tous les freins existants" à l'âge adolescents... les freins chez les adolescents ? Serait-ce la montée de la connaissance de soi et même de la conscience de ses actes ? l'apprentissage de l'âge adulte, en quelque sorte ?
Foin des propos clairs et précis ! Vous n'aurez pas de réponse à ces questions ! Après l'enfilage des propos préconçus, passons au remède ! Puisque les ados ne sont pas assez maléables réceptifs, une seule solution : établir fermement l'éducation sexuelle dans les écoles élémentaires ! En fait, l'Etat pense agir là où il peut imposer sa théorie (2), sa vision implacable de la vie, sans s'embarrasser avec les questions d'ados, la conscience des jeunes voulant un monde meilleur... et dès le plus jeune âge leur imposer "le meilleur des mondes".(3)
Contre tout cela, pour rétablir une réelle liberté de conscience, une seule solution : veiller !

(1)
https://twitter.com/E_veilleur_














(2) Voir le cadenas imposé par la laïcité version "charte Peillon" : http://enmodeveilleur.blogspot.fr/2013/09/les-dessous-de-la-charte.html
(3) à noter qu'éduquer à la sexualité impose aussi une vision de l'Homme qui n'est plus seulement sexué mais sexualisé. Voir au sujet de la domination du modèle hétérosexuel/homosexuel, le site d'une réflexion originale - sur laquelle nous reviendrons : http://www.cuch.fr/

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